jeudi 1 novembre 2007

Néologisme politique

Expression ou néologisme politique

Cet article est une ébauche à compléter concernant la politique, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant.

Comme dans la langue française en général, le vocabulaire politique évolue de façon constante et voit régulièrement apparaître des nouvelles expressions et des néologismes.

Parfois créés sans but partisan, ces expressions nouvelles et néologismes politiques peuvent aussi être le fait d'une communication politique active, dans un but de publicité médiatique ou de propagande. Les idées politiques sont parfois diffusées grâce à ces expressions nouvelles et néologismes destinés à être diffusés par les médias. Cette diffusion permet une propagation de l'idéologie sous-tendue par la création du néologisme.

De fait, ces expressions nouvelles et ces néologismes sont généralement utilisés par un bord politique, et rejetés par les autres.

Certains s'appliquent directement à une personne, d'autres sont créés pour soutenir une idée.

Les expressions nouvelles et les néologismes traversent parfois les barrières des langues, et peuvent ainsi se répandre à une échelle transnationale.

Le néologisme en tant que moyen d'expression politique
Notons tout d'abord que tous les mots de la langue ont d'abord été des néologismes. C'est ensuite la popularité de l'expression qui lui permet d'obtenir un statut « officiel », et entrer dans les dictionnaires… et les encyclopédies.

Les néologismes sont parfois neutres (ouiste ou noniste), soit politiquement connotés et destinés à transmettre une idée.

Les expressions politiques
Pour diffuser plus facilement leurs idées, les hommes politiques et les groupes d'influences recourent parfois à des expressions. Ainsi les expressions War on Terror (Guerre contre le terrorisme en français), islamophobie (pour créer un amalgame entre la critique de la religion et le racisme), ultralibéralisme (pour faire paraître extrémiste la défense du libéralisme), ou encore ratonnade anti-blanc (qui est un détournement du sens originel de ratonnade, qui ne s'applique que pour désigner des violences raciste contre les nord-africains), sont des expressions connotées politiquement. Elles permettent, lorsqu’elles sont reprises par les médias, la diffusion d'une idéologie à travers la société, et permettent une certaine déformation du sens originel.

Parmi les expressions politiques, il y a aussi celle qui détourne le sens originel d'un mot. Ainsi, le nom islamiste n'est plus employé dans le sens qu'il avait au XVIIe siècle et favorise aujourd'hui l'amalgame entre la religion musulmane et une certaine violence politique. Lire l'introduction de l'article Islamisme.
C'est aussi le cas du terme jeune qui dans le vocabulaire politique et politiquement correct est utilisé comme synonyme de délinquant issu de banlieue.

Néologismes technocratiques
Les néologismes sont parfois inventés dans un but euphémisant. Ainsi l'expression SDF (pour qualifier les sans-logis, et les clochards), aujourd'hui courant, est une expression inventée par l'institution étatique ayant pour effet une catégorisation sociale dans laquelle n'apparaît pas la notion de pauvreté et de misère.

L'expression plan social est un autre terme inventé par l'institution, qui, par l'emploi de l'adjectif positif social, permet d'euphémiser la notion des licenciements associés. [1]

La diffusion inter-langues
Les expressions ou néologismes nouveaux traversent parfois les frontières.

Il peut arriver que certains mots reviennent dans leur langue d'origine, après être passés dans d'autres langues. C'est le cas par exemple du terme gouvernance (d'origine grecque et latine), qui existait en ancien français. Ce terme est souvent employé depuis les années 1990 dans les milieux de l'ONU, de la Banque mondiale, du FMI, et des grandes entreprises multinationales. Ce terme est fréquemment employé dans le contexte de la mondialisation. En tant que terme hérité de l'ancien français, c'est une expression nouvelle plutôt qu'un néologisme à proprement parler .

La célèbre expression War on Terror, inventée par George W. Bush après les attentats du 11 septembre de New York fut reprise sous le vocable Guerre contre le terrorisme en France. L'Axe du Mal (Axis of Evil) est aussi une célèbre expression. Elle permet de désigner quelques pays dans le monde, peu appréciés des États-Unis, comme inspirés par le diable ou le démon. La consonance religieuse de l'expression permet de donner un jugement moral inspiré par Dieu contre les pays visés.

À l'inverse, le gouvernement de l'Iran qualifie les États-Unis de Grand Satan, et Israël de Mère de Satan, dans une tentative de diabolisation.

L'expression anglaise Flexicurity, à l'origine danoise,[2] a traversé la manche pour devenir flexicurité (ou flexsécurité) en français.

Exemples
Relatifs à une personne
Raffarinade, terme péjoratif cherchant à ridiculiser le discours de Jean-Pierre Raffarin, phonétiquement inspiré du terme Mazarinade, relatif à Mazarin.
Fabiusien, Chiraquien, Mitterrandien, Lepeniste, Sarkoziste désignent de façon plus ou moins neutre selon le contexte les partisans des personnes politiques
Chiraquie, terme désignant de façon péjorative l'entourage de Jacques Chirac et par extension son mode de gouvernement.
Bushisme désigne de façon moqueuse les erreurs de George W. Bush lors de ses interviews.
Busherie, terme désignant de façon péjorative la politique de George W. Bush et la guerre en Irak (par la proximité phonétique avec le terme boucherie)
Lepénisation des esprits, désignant l'acceptation progressive, réelle ou supposée, des thèses de Jean-Marie Le Pen par les français.
Relatifs à un concept ou une idéologie
Consom'acteurs, néologisme qui définit les citoyens qui utilisent leur pouvoir d’achat comme pour exercer un contre-pouvoir.
Démocrature, terme désignant un caricature de démocratie ou une démocratie proche d'une dictature.
droit-de-l'hommiste, pour dénigrer des organismes et mouvements qui centrent leurs actions en les justifiant sur les principes des droits de l'homme, comme par exemple l'association Droit au logement, ou la LDH.
Employabilité, souvent associé à l'expression "améliorer l'employabilité".
Flexicurité, qui permet d'associer les notions pas forcément évidentes d'emplois flexibles et de sécurité des parcours professionnels.
Islamophobie, qui favorise l'amalgame entre le blasphème envers l'islam et le racisme envers les musulmans.
Noniste et ouiste (ou plus moqueur oui-ouiste), qui furent appliqués aux adversaires et partisans du Traité Constitutionnel Européen
Ripoublique, terme inventé par Jean-Marie Le Pen pour qualifier selon lui la république des ripoux.
Ultralibéralisme pour dénigrer les défenseurs du libéralisme économique.
Vidéocratie : dans les sociétés contemporaines, la vidéocratie désigne un régime politique dominé par le « pouvoir de l'image ».
Autre
Abracadabrantesque, néologisme inventé par Arthur Rimbaud et remis au goût du jour par Jacques Chirac (conseillé par Dominique de Villepin) afin de caractériser une idée sans fondement.
Bravitude, néologisme employé par Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007 [3], signifie selon Jack Lang "plénitude d'un sentiment de bravoure"[4].
Pschitt, onomatopée utilisée par Jacques Chirac pour caractériser une argumentation qui s'effondre.
Sidaïque, terme controversé inventé par Jean-Marie Le Pen dans un but de stigmatisation des malades du sida.


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1 commentaire:

mara a dit…

Je trouve super intéressant de s'intéresser aux néologismes !!
Vidéocratie : voir Giovanni Sartori,
il définit la vidéocratie comme la pratique qui suppose alimenter de “substance vide la democratie comme gouvernement d'opinion”. En fait, je pense que ce néologisme est pertinent surtout pour les pays en voie de démocratisation, car c'est justement dans ces pays que le pouvoir de la télé peut être instrumentalisé par les acteurs politiques. Je vais mettre un exemple sur mon blog tu pourras aller jeter un coup d'oeil!
voir aussi Ikram Antaki (mais je n'ai rien trouvé sur lui de plus précis)