samedi 17 novembre 2007

La propagande

La propagande existe depuis longtemps. On en trouve des traces chez les peuples de nouvelle Guinée selon Margareth Mead antrophologue entre les deux guerres, et certains de ses confrères utilisent cette terminologie pour évoquer la mise en scène des souverains de Babylonie.

Le néologisme « propaganda » a été formé en 1622 par la curie romaine lorsqu'elle fonde la congrégation pour la propagation de la foi ( congrégation de propaganda fide ). Il désigne toutes les techniques utilisées pour diffuser la foi catholique. Mais au XIXème siècle, avec le développement de la démocratie et des systèmes électoraux, il prend la signification de propagation d'idées puis, plus tard, de doctrines politiques.



La propagande outil de la politique de masse
Elle est très largement utilisée par les socialistes qui reprennent le concept chrétien d'activité s'adressant à de larges auditoires appartenant à un vaste territoire géographique. En Italie, elle est conçue comme l'éducation du prolétariat illettré, alors qu'en France les socialistes envoient leurs propagandistes porter leur message aux masses des travailleurs. Les prophètes du socialisme (Marx, Bakounine, Proudhon) ont leurs missionnaires pour convaincre les travailleurs du bien fondé des changements politiques qu'ils préconisent. La propagande s'accompagne d'images produites sur différents supports (cartes postales, médailles, journaux illustrés, bustes…) pour en assurer l'impact. La sécularisation de la propagande gagne aussi d'autres mouvements dont ceux des nationalistes.


La propagande devient objet de réflexion : on réfléchit sur ses méthodes, les moyens utilisés, ses contenus
Elle devient un domaine particulier de l'activité politique avec ses théories intellectuelles : théorie des foules apparentées à des êtres moraux, doués de réactions, de passions, le théoricien le plus connu étant Gustave Le Bon et sa « psychologie des foules « 1895 qui a inspiré Lénine et Mussolini. La propagande a ses agents, ses outils, et quelques artistes, des peintres, des dessinateurs vont contribuer à l'illustrer.

Mais c'est au tournant du siècle que la relation propagande-image va s'accentuer sous l'effet du changement du rapport entre l'art et les masses. L'art cherche à sortir de l'élitisme qui lui est propre et s'inspirant de l'essor de l'imagerie commerciale, va « s'ouvrir » aux masses. C'est Georges Morel ( 1847 -1922 ) l'un des pères de la psychologie sociale, qui focalise sur l'impact des images en politique et qui pose la nécessité de mythes mobilisateurs qu'il définit comme des images mentales, des représentations : nation, révolution, grève générale, société idéale. Son objectif est de sortir les masses de leur léthargie et les amener à réagir collectivement. Désormais le lien entre image et appréhension de la vie publique se solidifie avec pour objectif de façonner les comportements humains.

Source:
http://www.planetenonviolence.org

Aucun commentaire: